Marcelle Robineau, une collègue d’atelier
En 1942, Dora et Jankel Jaklimovitch ont 4 enfants, Sarah, Georges, Ida et Jacques. Ils résident au 26 rue Alphonse Karr dans 19e arrondissement. Sarah décède à la suite d’une maladie mal soignée .
Le 8 décembre 1943, la police française pénètre dans leur appartement. Jacques et Georges sont à l’école, Ida est au travail. Dora parvient à prévenir les voisins qui alertent les enfants qui doivent désormais se débrouiller seuls.
Ida se tourne alors vers Marcelle Robineau qui est comptable dans l’atelier de couture où elle travaille. Marcelle accepte d’héberger les trois enfants chez elle. Ils y restent pendant deux mois. Marcelle parvient ensuite à placer Ida et Jacques dans un village où Fernand Poulet, le secrétaire de mairie et directeur de l’école, les prend sous sa protection et leur fournit de fausses identités. Les collègues d’atelier de Marcelle et Ida se cotisent tous les mois pour participer à la prise en charge des enfants dans leurs familles d’accueil. Georges, lui, est placé ailleurs et sera finalement recueilli dans la maison de l’UGIF rue Lamarck où il sera arrêté lors des rafles de juillet 1944 dans les foyers d’enfants. Il sera déporté à Auschwitz. Il avait huit ans.
Après la guerre, la famille survivante ne parvient pas à prendre soin des deux enfants. Pour les Juifs de Paris, et malgré l’aide des Justes, la Libération ne signifie pas toujours la fin des souffrances. 10 000 enfants juifs sont orphelins en 1945. Jacques grandira dans un orphelinat.
Marcelle Robineau et Fernand Poulet ont été reconnus « Justes parmi les Nations » en 2008, à titre posthume.