Andrée Pauly, sauver ses élèves
En 1940, la population juive parisienne est jeune. Des amitiés enfantines, des groupes de jeunesse ou encore des relations liées à l’école ont souvent été à l’origine d’actions de sauvetage. Andrée Pauly-Santoni a ainsi porté secours à deux de ses anciennes élèves.
David et Esther Nissim, Hédy et Gilberte, leurs filles, sont originaires de Salonique. A son arrivée à Paris en 1932, la famille s’installe dans le 19e arrondissement. Les jeunes filles sont élèves au lycée Jules Ferry, situé derrière la Place Clichy. En février 1943, tandis que leurs parents trouvent refuge hors de Paris, Hédy et Gilberte se tournent vers Andrée Pauly, une amie, qui avait été leur professeur de latin. Andrée les recueille chez elle, 6 avenue Paul-Appell dans le 14e arrondissement. Une fois munies de faux papiers, Gilberte et Hédy décident finalement de partir en zone libre par la Gare de Lyon. Elles sont dénoncées, Hédy est arrêtée. Gilberte, elle, est à nouveau hébergée, dans l’urgence, par Andrée et s’engage immédiatement dans la branche clandestine des Eclaireurs Israélites, la « Sixième », en faveur du sauvetage des enfants juifs. Son ancienne professeur n’hésitera pas à l’aider dans cette mission chaque fois qu’elle le lui demandera. Hédy, « Cabri Rieur » de son nom de scout, fut déportée par le convoi n°53 pour Sobibor puis gazée. Andrée Pauly, devenue Santoni par le mariage, fut reconnue « Juste parmi les Nations » à titre posthume, en 2005.