L’action de la famille Barone, une histoire d’amour à Montmartre
Filomeno et Anna Barone arrivent d’Italie au début du 20e siècle. Ils s’installent 4 rue des Martyrs dans le 9e arrondissement, leur fils Raymond naît en 1920. En 1940, Raymond appartient à un groupe de jeunes gens, filles et garçons de diverses origines, qui se réunissent régulièrement sur les marches de la Basilique du Sacré-Cœur. Il y rencontre Marcelle Elefant avec qui il noue une relation amoureuse. Elle a son âge et habite de l’autre côté de la Butte Montmartre, 50 rue Labat dans le 18e arrondissement. Marcelle travaille dans l’entreprise de confection de son beau-père, le mari de sa mère, Jackob Lakhman. Militant communiste et juif, celui-ci quitte la capitale dès 1941 pour la Haute-Loire, à Saint-Paulien, où il exerce le métier d’apiéceur.
Le 16 juillet 1942, Marcelle et sa mère sont informées de l’imminence d’une rafle. Après l’avoir demandée en fiançailles, Raymond emmène Marcelle pour la cacher chez ses parents. Mais la mère de Marcelle, Dinah, refuse de quitter son appartement de la rue Labat. Elle est arrêtée et déportée à Auschwitz le 27 juillet 1942, par le convoi n°11.
Le 15 août 1942, Marcelle rejoint son beau-père en zone libre. Raymond l’y retrouve avec ses parents le 8 mai 1943 pour l’épouser. Les bans sont publiés sous de faux noms et Marcelle se marie avec une fausse carte d’identité. Le nouveau couple Barone retourne à Paris pour vivre avec les parents de Raymond, rue des Martyrs. Pour la protéger, et afin que les allemands ne viennent pas au domicile, Raymond se fait recenser pour partir en Allemagne au STO, le 12 août 1943. En 1947, Marcelle et Raymond retournent dans l’appartement de la rue Labat. Anna, la mère de Raymond, a payé jusqu’à la fin de la guerre le loyer de l’appartement. Marcelle put ainsi récupérer les deux cartes que sa mère lui avait envoyées de Drancy avant d’être déportée. Anna, Filomeno et Raymond Barone ont été reconnus « Justes parmi les Nations » en 2012.