L’histoire d’Andrée Pauly-Santoni

David et Esther Nissim, Hédy et Gilberte, leurs filles, sont originaires de Salonique. A son arrivée à Paris en 1932, la famille s’installe dans le 19ème arrondissement. Les jeunes filles sont élèves au lycée Jules Ferry, situé derrière la Place Clichy. En 1942, elles ont 21 et 18 ans et sont membres des Eclaireurs israélites, les « scouts juifs », groupement qui forme une des branches de l’Union Générale des Israélites de France, seule association juive autorisée. En février 1943, les jeunes filles ne sont plus protégées ni par leur nationalité grecque, dans un premier temps exclue des rafles, ni par leurs cartes de légitimation fournies par l’UGIF. Elles doivent se cacher. Tandis que leurs parents trouvent refuge hors de Paris, Hédy et Gilberte se tournent vers Andrée Pauly, une amie, qui avait été leur professeur de latin. Andrée les recueille chez elle, 6 avenue Paul Appel dans le 16ème arrondissement. Une fois munies de faux papiers, Gilberte et Hédy décident finalement de partir en zone libre par la Gare de Lyon. Elles sont dénoncées. Hédy est arrêtée. Gilberte, elle, est à nouveau hébergée par Andrée et s’engage immédiatement dans la branche clandestine des Eclaireurs Israélites, la « Sixième », en faveur du sauvetage des enfants juifs, entreprise par laquelle son ancienne professeur n’hésitera pas à l’aider à chaque fois qu’elle le lui demandera.
Hédy, « Cabri Rieur » de son nom de scout, fut déportée par le convoi n°53 pour Sobibor puis gazée. Andrée Pauly, devenue Santoni par le mariage, fut reconnue Juste parmi les Nations à titre posthume, en 2005.