Elisabeth et Henri Rudolph : les Justes de la cité du Petit-Thouars

Henri et Elisabeth Rudolph en 1940

En 1940, suite à l’annexion allemande de la Moselle, Henri, ouvrier couvreur, et Elisabeth Rudolph s’installent à Paris, avec leurs deux fils âgés de 14 et 13 ans, au 8 cité du Petit-Thouars, dans le fond de la cour intérieure qui prolonge l’impasse. En 1941, Victor Weber, le demi-frère d’Henri, les y rejoint ainsi que Elizabeth Meyer, une nièce dont le père est juif et que sa famille a souhaité mettre à l’abri chez les Rudolph.
La Cité du Petit-Thouars est une impasse étroite proche du « Carreau du Temple », un petit monde où tous les habitants se connaissent et se côtoient. Les rez-de-chaussée sont occupés par des ateliers de confection. Au 8, une partie de l’immeuble donne sur la rue, c’est de ce côté que vivent les Strozevski/Zdrojewski, Henri et Hélène/Estera et leur fils Pierre, âgé de 14 ans.
Le jour de rafle du Vel d’Hiv, Hélène est arrêtée. Elle fait barrage de son corps pour qu’Henri puisse s’échapper par la cour intérieure. Heureusement, Pierre n’est pas là. Le soir venu, le père et le fils trouvent naturellement refuge chez leurs voisins, les Rudolph. Ils s’y cacheront jusqu’à la Libération en se dissimulant régulièrement dans un double plafond. En effet, les immeubles de la Cité sont fréquemment visités par la police qui se doute de la présence de juifs, mais les habitants ont aménagé de nombreuses cachettes et fait des prouesses pour trouver suffisamment de nourriture pour nourrir tout le monde.
Esther Wieviorka habite également l’immeuble. A partir de 1942, elle se cachera aussi chez les Rudolph. Après la guerre, elle épousera Victor Weber.
Hélène fut déportée à Auschwitz par le convoi n° 10 du 24 juillet 1942. Elle ne revint pas.
Victor Weber, Henri et Elisabeth Rudolph furent reconnus « Justes parmi les Nations » en 2004.