Edmond et Fernande Cheval, des voisins solidaires

Famille Cheval en 1949 devant la Synagogue Notre Dame de Nazareth à Paris

Edmond et Fernande Cheval sont protestants. Lui est concierge de la synagogue de la rue Notre-Dame de Nazareth, elle est ouvrière mécanicienne. Ils habitent avec leurs trois garçons quelques rues plus loin, au 8 rue du Vert Bois dans le 3e arrondissement.
Zelik Zylberberg, tailleur, et sa femme résident en face de la synagogue au numéro 24, en compagnie de leurs trois filles Claire-Rose, Tenia-Jeannine et Marie-Louise dite Malou. A l’été 1942, Mme Zylberberg est hospitalisée à l’hôpital Sainte-Anne. Le 31 juillet 1942, Zelik Zylberberg est arrêté. Un mois plus tard, ses filles aînées alors âgées de 15 et 13 ans le sont à leur tour. Ils seront tous déportés à Auschwitz.
Edmond et Fernande Cheval accueillent alors chez eux Malou, âgée d’à peine de deux ans. Ils veillent sur elle comme sur un membre de leur famille et Malou devient une petite sœur pour leur fils, né en 1936. Les époux Cheval emmènent la petite fille dans l’Oise à Plailly où ils obtiennent pour elle de faux papiers à leur nom.
A la Libération, le père et les sœurs de Malou ne reviennent pas de déportation. Sa tante et sa mère, malade, ne peuvent la prendre en charge. L’Œuvre de Secours aux Enfants décide alors de confier l’éducation de la petite fille aux Cheval, jusqu’à son admission dans la Maison d’Enfants de Rueil-Malmaison en 1946 afin qu’elle soit élevée dans la tradition juive. Marie-Louise sera finalement adoptée par Monsieur et Madame Copolovici.
Edmond et Fernande Cheval ont été reconnus « Justes parmi les Nations » en 2006, à titre posthume.