Ursule et Vincent Dalian ont fui le génocide arménien

Vincent Dalian

Vincent et Ursule Dalian ont fui le génocide arménien en 1915 et sont arrivés à Paris dans les années 20. Ils ont deux enfants Arlette, née en 1934, et Georges, né en 1941. Ils sont immédiatement bouleversés par les persécutions antisémites. Vincent est peintre en bâtiment et Ursule est culottière à domicile. Parmi ses employeurs comptent Joseph Leibovici et Abraham Igielnik, dit Bernard. Golda et Joseph Leibovici sont des juifs roumains. Ils ont une fille, Claire. Joseph a un « ausweiss », un laissez-passer spécial, car il travaille dans une entreprise qui fait des gilets en fourrure de lapin pour l’armée allemande. En septembre 1942, ils sont arrêtés en même temps que les Pizon, leurs cousins. Grâce à l’ausweiss, les Leibovici sont libérés. Les Pizon eux sont déportés par le convoi n°38. Ils laissent derrière eux quatre garçons : Nathan, Léon, Marcel, Ernest respectivement âgés de 17, 15, 13 et 8 ans. Laissés libres, les quatre frères décident de retrouver Claire, leur cousine, qui est aussi seule dans l’appartement de ses parents, que les voisins sont en train de piller. Quand Joseph Leibovici et sa femme reviennent, ils décousent les étoiles jaunes de leurs vêtements et de ceux des enfants. Ils décident d’entrer dans la clandestinité et de s’en remettre au Dalian. Les Dalian vont prendre ces sept personnes en charge dans leur appartement et dans une chambre de service. Vincent loue également, au nom de sa mère, un deux pièces dans la Cité de Pusy, dans le 17e, pour les quatre garçons, puis les installe au 10 rue Pergolèse où ils sont les seuls à ne pas être allemands ! En octobre 1943, Claire et Ernest, le plus jeune garçon, sont emmenés à la campagne près de Sens chez une fermière. Dénoncés par une voisine, ils doivent retourner à Paris en urgence. Vincent Dalian aide également Bernard Igielnik et son fils Jean à passer en zone libre. Il leur trouve un guide pour se rendre en Indre-et-Loire. Après la rafle du Vel d’Hiv, les Dalian hébergent quelque temps madame Igielnik puis l’aident à rejoindre son mari et son fils en zone libre. Malheureusement, Bernard sera finalement arrêté. Il sera déporté par le convoi n°51 du 6 mars 1943. Ursule et Vincent Dalian seront reconnus « Justes parmi les Nations » en 1995.