Marguerite Delouche, une Juste face au Commissariat Général aux Questions Juives

Façade du 1 rue du Mail

Pour organiser l’exclusion et la déportation des Juifs, l’Etat français met en place une véritable administration, le Commissariat Général aux Questions Juives (CGQJ). A partir de 1943, il effectue une traque systématique des Juifs. Il installe ses bureaux place des Petits-Pères dans le 2e arrondissement.
Marguerite Delouche habite juste en face, au numéro 1 de la rue du Mail. Malgré les risques, elle n’hésite par à cacher Mireille Cherchevsky et son père dans son modeste appartement.
En 1943, Germaine Cherchvesky-Bernard et son mari Abraham Cherchevsky ont trois filles. Ils travaillent à l’Union Générale des Israélites de France (UGIF), seule association juive autorisée. Ils espèrent ainsi sauver des enfants juifs. Leurs deux ainées sont placées à Levroux chez Clémentine Couagnon qui sera elle aussi reconnue « Juste parmi les Nations ».
Mireille, née en 1938, habite encore avec ses parents quand sa mère est arrêtée rue de la Bienfaisance dans le 8e lors de la rafle du 30 juillet 1943 qui frappe le personnel de l’UGIF. Son père contacte alors son amie Marguerite Delouche. Celle-ci vient immédiatement chercher la fillette et l’emmène chez elle. Abraham rejoint rapidement sa fille dans sa cachette. Mais la vie est difficile dans ce petit appartement, Abraham ne peut faire autrement que de sortir prendre l’air. Il est finalement arrêté dans la rue, lors d’une de ses rares sorties, par un des hommes sortant du CGQJ, juste en face.
Germaine fut déportée, par le convoi n°59, vers Auschwitz et Abraham, par le convoi n°73, du 15 mai 1944, à destination des pays Baltes. Aucun des deux ne reviendra.
Marguerite Delouche a été reconnue « Juste parmi les Nations », à titre posthume, en 1993.