Hélène Arnoux, une collègue d’atelier

A la veille de la Seconde Guerre mondiale, la population juive parisienne, immigrée pour une large part, est de condition modeste, composée d’ouvriers ou d’artisans, nombreux dans l’Est de Paris auquel appartient le 12e arrondissement. Face aux persécutions, ce sont souvent des tailleurs, maroquiniers, mécaniciens, menuisiers et autres marchands des quatre saisons qui, ont porté secours à certains de leurs collègues juifs. Couturière à façon, Hélène Arnoux est dans ce cas.
En septembre 1942, Vicky et Haskya Levy, de nationalité bulgare, habitent au 81 rue de Picpus dans le 12e arrondissement. Ils ont une fille prénommée Benita, 15 ans. Coiffeur, Haskya ne peut exercer sa profession suite à l’ordonnance interdisant aux Juifs d’être en contact avec le public. Vicky travaille dans un atelier de couture où elle a pour collègue Hélène Arnoux.
Ce jour-là, des policiers frappent à la porte des Levy pour les arrêter. Ceux-ci n’ouvrent pas.
Ne voyant pas sa collègue arriver au travail, Hélène lui rend visite. Avec l’accord de sa patronne, elle décide alors de cacher les adultes à l’atelier et emmène Benita chez ses propres parents, dans la Nièvre, où elle restera jusqu’à la Libération. Après l’arrestation de Haskya, pris lors d’une de ses rares sorties dans la rue, Hélène recueillera Vicky chez elle et lui apportera régulièrement du travail à façon, à domicile. Vicky survivra. Haksya sera déporté à Auschwitz, par le convoi n°46 du 9 février 1943, et y sera exterminé. Hélène Arnoux et ses parents, Marie-Louise et Antoine, ont été reconnus « Justes parmi les Nations » en 1999. Hélène a raconté son histoire et celle de la famille Levy.