Suzanne Spaak, une femme en Résistance

Suzanne Spaak

Issue d’une famille de la bourgeoisie belge, Suzanne Spaak quitte Bruxelles pour Paris en 1936. Elle s’installe au 9 rue de Beaujolais dans le 1er arrondissement. Une fois Paris occupé, elle s’engage dans la Résistance et prend la tête du Mouvement National Contre le Racisme (MNCR). Elle cache à plusieurs reprises des familles juives à son domicile. Elle apporte également son aide aux activités de renseignement de l’Orchestre Rouge, important réseau de résistance.
Les 10 et 11 février 1943, la police française organise une nouvelle rafle à Paris. Elle n’hésite pas à venir arrêter les enfants dont les parents ont déjà été déportés et qui sont regroupés dans les maisons d’enfants de l’Union Générale des Israélites de France (UGIF). Suzanne Spaak s’adresse alors à Marcelle Guillemot et au Pasteur Vergara pour leur demander leur aide. Ces Parisiens vont faire cause commune pour mettre à l’abri les enfants qui demeurent encore dans le foyer de l’UGIF, rue Lamarck, dans le 18e.
Le dimanche 14 février, lors de l’office, le Pasteur demande à ses fidèles d’aller chercher un enfant pour la journée auprès de l’UGIF comme cela était parfois autorisé. Il est convenu que ces enfants, âgés de 3 à 18 ans, ne doivent en aucun cas être ramenés à l’UGIF mais bien rue Greneta à La Clairière. Marcelle Guillemot les y attend tandis que Suzanne Spaak leur cherche des familles d’accueil clandestines. Peu à peu les éclaireuses de l’Oratoire les conduisent en lieu sûr. Cette opération permettra la survie d’au moins 63 enfants juifs.
Pour l’ensemble de son engagement dans la Résistance, Suzanne Spaak est arrêtée par la Gestapo le 8 novembre 1943. Condamnée à mort, elle est fusillée à Fresnes le 12 août 1944. Elle est reconnue « Juste parmi les Nations », à titre posthume, en 1985.