Jeanne Henri-Robert et Gisèle Gonse-Boas, deux femmes de caractère

Jeanne Henri-Robert

En 1942, Jeanne Henri-Robert vit dans un bel appartement au 47 rue du Faubourg Saint-Honoré dans le 8e arrondissement. Elle suit de près les événements politiques car son ex-mari, Paul Reynaud, est l’ancien président du Conseil.
De son côté, en 1942, Gisèle Gonse-Boas a 24 ans. Alors que ses parents et sa jeune sœur sont réfugiés en zone libre, elle décide de rester à Paris pour poursuivre des études d’infirmière – assistante sociale, car elle veut se rendre « utile ».
Lors de la rafle du Vel d’Hiv, elle se porte volontaire pour secourir les familles. Elle aide une femme à accoucher et cache l’enfant sous sa cape d’infirmière pour le sortir de Drancy. Par la suite, elle continue ses activités notamment en cachant des enfants à la Nouvelle Etoile des Enfants de France, œuvre sociale laïque fondée par sa mère. Mais, juive de nationalité française, Gisèle est dénoncée en 1943 puis internée à Drancy. Elle est déportée par le convoi n°64 du 7 décembre 1943. Elle réussit pourtant à s’échapper, aidée par un cheminot puis par un gendarme. De retour à Paris, elle change plusieurs fois de cachette. Par l’intermédiaire de Suzanne Schreiber Crémieux, elle rencontre Jeanne Henri-Robert qui la cache chez elle avant de l’aider à passer en zone libre. Mais Gisèle tombe gravement malade. Jeanne la ramène alors à Paris pour qu’elle puisse être soignée dans une clinique. Puis, elle la cache à nouveau chez elle jusqu’au 15 mai 1944. Ce jour-là, les allemands viennent arrêter Jeanne. Gisèle s’enfuit par l’escalier de service. Jeanne sera détenue à Vittel et Gisèle parvient à se cacher jusqu’à la Libération où elle est retournée habiter dans l’appartement de son enfance au 14, rue Guillaume dans le 7e arrondissement. Les deux femmes resteront toujours en contact. Jeanne Henri-Robert a été reconnue « Juste parmi les Nations » en 2007.