La diversité du Paris des Justes

Les employés de la charcuterie alsacienne S. Elie, rue des rosiers à Paris 4ème arrondissement. France, années 1910, Mémorial de la Shoah/Coll. Jean-Louis Panné

Il est impossible de présenter l’ensemble de ces 372 femmes et hommes dans l’espace d’une exposition. Tous les arrondissements comptent des « Justes parmi les Nations » et leurs histoires sont autant de vécus de la déportation comme du sauvetage des Juifs à Paris.
En redécouvrant la ville à travers ces histoires, c’est toutefois les identités des quartiers de Paris qui apparaissent. Si en 1939, Paris compte des familles juives françaises depuis plusieurs générations, la majorité est immigrée, originaire de l’Est de l’Europe ou du pourtour méditerranéen. Ces juifs ont quitté leurs pays de naissance pour fuir les persécutions antisémites ou améliorer leurs conditions de vie. Ces origines et conditions se retrouvent dans l’espace de la ville. En 1939, plus que d’autres, les 10e, 11e, 18e et 20e arrondissements comptent de nombreuses familles juives. Il s’en trouve toutefois dans tous les arrondissements : à Belleville où vit une population yiddishophone ; dans l’Ouest parisien où résident des « Israélites » aisés, en passant par la rue de la Roquette, Bosphore miniature, où il n’est pas rare d’entendre parler le judéo-espagnol ou encore au sein du quartier Saint Paul, dans le 4e arrondissement, qui regroupe des Juifs immigrés attachés à une pratique religieuse. C’est dans ces lieux que les Justes de Paris ont agi.