Lucie Chevalley et l’Entraide Temporaire

Lucie Chevalley

Au-delà de l’entrée en clandestinité des œuvres juives, de nouveaux réseaux de sauvetage voient également le jour. Juifs certes, mais aussi interconfessionnels, laïcs, catholiques ou encore protestants, ces réseaux vont notamment permettre l’évacuation, la prise en charge et finalement la survie de nombreux enfants juifs parisiens.
Ce fut le cas de l’Entraide Temporaire animée par Lucie Chevalley, « Juste parmi les Nations ». En 1940, Lucie Chevalley a 58 ans. Juriste de formation et veuve, elle préside le Service social d’aide aux émigrants (SSAE). Elle est issue d’un milieu bourgeois. Dès 1941, elle utilise son carnet d’adresses pour récolter des fonds afin d’aider les familles juives immigrées dont la condition sociale et financière devient très difficile. A la suite de sa rencontre avec David Rappoport, responsable du Comité de la rue Amelot, elle s’engage dans l’action clandestine et utilise son laissez-passer détenu au titre du SSAE pour faire la liaison avec la zone libre pour le compte de l’organisation. Elle se consacre surtout à la récolte d’argent pour financer le sauvetage des enfants. L’Entraide Temporaire est née. Sous couvert de la réactivation du « Sauvetage de l’enfance », œuvre sociale créée dans les années 20 et en sommeil depuis, ce réseau laïc va assurer le placement dans une famille nourricière de près de 500 enfants juifs. Lucie Chevalley a été reconnue « Juste parmi les Nations ». L’Entraide Temporaire est un réseau laïc, d’autre comme la Clairière ou Notre-Dame de Sion seront eux portés par une religion, le protestantisme dans le premier cas, le catholicisme dans le second. Ces deux exemples seront évoqués dans la suite de l’exposition.